Le travail du fer marque le début de l’industrialisation de Vierzon. En 1779, le Comte d’Artois, futur Charles X, crée, en bordure de l’Yèvre, une forge avec fonderie et hauts fourneaux. Première “usine” vierzonnaise, cette forge fabriquera des outils agricoles avant de se tourner vers la production d’armes lors des guerres révolutionnaires.

Elle bénéficie du savoir-faire sidérurgique ancien du Berry et du minerai acheminé par le Cher et le canal de Berry (1830).

La présence d’argile réfractaire favorise la naissance d’une activité porcelainière à partir de 1816.

La tradition des arts du feu se perpétue avec la création de deux verreries en 1860 et 1874, qui existeront jusqu’en 1957.


La forêt et la rivière, le combustible et la force motrice : Vierzon est sur un site idéalement placé qui explique en partie sa rapide vocation industrielle.

Mais Vierzon va surtout bénéficier d’infrastructures importantes : le canal de Berry et le chemin de fer.

Ouvert en 1829, le canal relie le bassin houiller de Commentry à Tours.

Quant à la gare de Vierzon, elle est inaugurée en 1847, sur la ligne du Paris-Orléans. Ces deux voies permettent à Vierzon la réception de produits manufacturés.

L’industrie du machinisme agricole se développe à partir de 1848 grâce au Vosgien Célestin Gérard qui fera la notoriété de Vierzon dans toutes les campagnes françaises.

Son petit atelier en face de la gare deviendra la « Société Française de Matériel Agricole et Industriel ». Une synergie se met en place ; la réputation de la Française attire les capitaines d’industrie. Au début du XXème siècle, la capitale du machinisme agricole compte plusieurs firmes de batteuses et de locomobiles dont Brouhot, Merlin, La Vierzonnaise et la Française. Ces machines se vendent partout dans le monde. En 1959, la société américaine CASE rachète la SFMAI et la production de matériel de travaux publics remplace progressivement celle du matériel agricole.

Le nom de Vierzon deviendra célèbre dans toutes les campagnes françaises.

Une collection de machines agricoles est constituée par les associations « Mémoire Industrielle et Agricole du Pays de Vierzon », « Les amis du Vieux Vierzon » et la Ville. Locomobiles, tracteurs ou batteuses forment ainsi un témoignage de la production de l’époque.

Le développement industriel de la Ville s’accompagne au XIXème siècle d’un essor des revendications ouvrières pour de meilleures conditions de travail et de rémunération. Le mouvement ouvrier devient très important aux débuts de la IIIème République, en particulier sous l’impulsion décisive d’Edouard Vaillant, qui revient dans sa ville natale après un exil de plus de dix ans, consécutif à sa participation à l’insurrection de la Commune de Paris, en 1871, pour laquelle il fut condamné à mort par contumace.

 

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